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Note suite à la découverte de 215 enfants amérindiens morts dans une École résidentielle de Kamloops.
Je n'ai pas mis mon homélie de dimanche dernier sur le site paroissial. En sa place, je joins le texte de ma réaction suite à la découverte des 215 enfants autochtones décédés à l'École résidentielle de Kamloops en Colombie Briitannique.
En tant que curé de St-Paul, et prêtre catholique, je tiens à exprimer ma honte face à l’Église qui n’a de cesse de taire ses erreurs et ses détractions inhumaines. La semaine dernière, j’étais à la paroisse St-Médard et j’ai eu l’occasion de dire tout le malaise qui m’habite suite à cette histoire. À Saint-Paul, rien n’a été dit sur le sujet et c’est pourquoi j’écris ce mot aujourd’hui pour rassurer ceux qui ont déploré ce silence. Il ne s’agit pas d’accuser l’Église d’avoir causer la mort de ces enfants, mais bien d’avoir caché ces morts en laissant, oh horreur !, les parents sans nouvelles de leurs enfants. Depuis des décennies, ces parents cherchent, attendent le retour de leurs petits en n’obtenant jamais de réponses à leurs questions.
L’Église avec un “E” majuscule n’apprendra donc jamais qu’à la douleur doit se joindre la compassion et la recherche de guérison... Les évêques et même le Pape n’ont pas jugé opportun de demander pardon d’avoir accepté de mettre en oeuvre, avec l’aide de nos communautés religieuses, une politique fédérale de génocide culturel. Que de souffrances elle a ainsi infligé à des enfants, puis à des parents qui avaient mis leur confiance dans des “religieux” qui, selon eux, devaient représenter le Bon Dieu sur la terre.
Je tiens de plus à vous informer que Mgr Durocher a publié une lettre, la semaine dernière qui témoigne de sa honte, de sa compassion et de sa recherche de guérison. En votre nom, je le félicite d’avoir pris la parole en dépit du silence de l’épiscopat québécois et canadien. Vous pouvez lire ce texte en vous rendant sur le blog de Mgr Durocher sur Google.
La macabre découverte de la semaine dernière ne nous a pas appris grand chose de nouveau sur le sort des enfants. La Commission Vérité et Réconciliation avait déjà mis ces faits en lumière. Mais le nombre est beaucoup plus élevé qu’on ne le pensait... Il est cependant navrant de constater que depuis le dépôt du rapport de cette commission, presque rien n’a été fait !
Unissons nos voix et nos coeurs dans une prière pour la guérison des blessures de nos premières nations. Que l’indignation qui est montée à travers toute notre société nous éveille à toujours plus de vigilance dans l’annonce effective de l’Évangile et de la miséricorde de notre Dieu. C’est aujourd’hui que travail de guérison doit commencer à porter du fruit.
Votre pasteur, Yves