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2e Dimanche de Pâques
HOMÉLIE - 2e DIMANCHE de PÂQUES
Nous lisons dans les Actes des Apôtres, “La multitude de ceux qui étaient devenus croyants...” On apprend ainsi que peu de temps après la résurrection de Jésus, beaucoup de gens avaient été touchés par Jésus ressuscité. Beaucoup avaient fait l’expérience personnelle d’une rencontre avec celui qui était passé de la mort à la vie. Car c’est ça la foi, c’est ça croire.... faire la rencontre de Jésus ressuscité ! Et cette rencontre avait été si déterminante, qu’elle avait changé l’ordre naturel des valeurs humaines: ces gens ne se considéraient plus comme propriétaires de leurs biens, mais mettaient tout en commun pour établir une juste répartition des biens entre eux afin que personne ne manque de rien.
Faire la rencontre de Jésus ressuscité... Voilà ce que l’Évangile cherche à traduire pour dire la résurrection. Annoncer que Jésus est ressuscité, témoigner que le crucifié est vivant et Seigneur, on ne saurait le faire en produisant des preuves visuelles, matérielles, contraignantes. Comment alors le dire sinon en témoignant qu’on l’a rencontré, tout simplement ? Témoigner qu’on a vécu cette rencontre avec celui qui est mort sur la croix.
Les amis, les apôtres, les disciples, les proches de Jésus ont eux aussi vécu cette rencontre. Et ce n’est qu’un fois l’expérience vécue, qu’ils ont pu croire. Car la foi n’est jamais une démonstration mathématique, logique, évidente. La foi, c’est être en relation, c’est rencontrer Jésus.
Voyez Thomas ! Il était absent quand Jésus s’est manifesté, selon l’Évangile de saint Jean, le soir du premier dimanche, le soir de sa résurrection. Il est venu, les a rassurés, les a apaisés (La paix soit avec vous), leur a donné la mission: porter la miséricorde de Dieu au monde, la réconciliation qui donne la paix.
Or, quand Thomas est revenu à la maison les disciples ont eu beau tout lui raconter.... il n’a pas cru. Non pas parce que Thomas est un incrédule irréductible. Mais parce qu’il avait besoin de rencontrer Jésus personnellement. Une fois mis en présence de Jésus, seule cette présence a suffit, Thomas a pu exprimer alors la plus belle profession de foi du Nouveau Testament à l’endroit de Jésus. Il a dit: “Mon Seigneur, et mon Dieu !”. Et après s’être ainsi montrer à Thomas, Jésus a ajouté: “Heureux ceux qui croient sans avoir vu.”
Ça, c’est nous. Croire sans l’appui de nos yeux de chair, sans le contact physique, mais croire avec le coeur. Faire la rencontre du ressuscité là où l’amour s’active au plus profond de l’être humain. Croire c’est vivre avec... Cette expérience de vie ça ne se partage pas vraiment comme on partage une connaissance scientifique démontrable. On ne peut que témoigner de cette présence dans nos vies et favoriser cette rencontre dans la vie de ceux et celles qui nous entourent.
La foi, cette découverte que le Christ habite en nous et dialogue avec nous est un pur don de Dieu, une grâce ! Alors, ce matin, rendons grâce à Dieu pour la foi, rendons-lui grâce pour sa présence dans nos vies et dans notre monde et demandons-lui encore une fois de savoir en témoigner par le style de vie dont nous parle les Actes des apôtres. Le témoignage de la foi, ce n’est vraiment pas des paroles, des affirmations, des démonstrations pour convaincre... le témoignage c’est l’expression d’un style de vie qui interpelle et qui s’adresse au coeur du monde.
Alors heureux, heureuses sommes-nous de pouvoir dire: Christ est ressuscité ! Heureux, heureuses sommes-nous d’expérimenter dans nos coeurs la présence de ce Dieu-Amour qui nous accompagne, nous éclaire, nous fortifie et nous appelle à témoigner. N’a-t-il pas dit un jour: “C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra comme mes disciples” ? La foi, ça change l’ordre des valeurs humaines... ça change la vie. Notre vie EST le témoignage que nous sommes appelés à rendre.
Yves